- « À propos de
l’origine du rayon vert
de la cathédrale de Strasbourg » (2014)
Pour le Rayon Vert, une hypothèse qui se confirme.
À l'occasion du Millénaire des fondations de la Cathédrale
de Strasbourg, j'ai fait le point des éléments dont je dispose pour affirmer
que le Rayon Vert de la Cathédrale résulte d'un acte volontaire, dirigé par
l'architecte Gustave Klotz.
Gustave Klotz a été formé à Paris. Il a complété
sa formation artistique à Rome à partir de 1831. Il y restera trois ans.
___________________
Voici les arguments qui militent en faveur de l’acte volontaire.
Le rayon vert de la Cathédrale de Strasbourg, une méridienne
pour égaler les plus belles italiennes, et ... sans bourse délier.
Ou ...
LE "BON TOUR" DE KLOTZ
Comme d’autres édifices religieux en France, par exemple
Saint-Sulpice où un dispositif a été installé par les astronomes de
l’Observatoire de Paris, Strasbourg
avait sa méridienne.
Elle a été réalisée en 1840 au portail sud, près de
l’horloge astronomique. Ce dispositif
discret permettait de déterminer le midi solaire local pour cette horloge
mécanique bien connue des touristes.
(Photos Laurent Rosart)
En Italie, la basilique San Petronio de Bologne a une méridienne réalisée dès 1575 par Danti Egnatio, moine dominicain, mathématicien, astronome et cosmographe italien de la Renaissance. Le Vatican, dans la Salle de la Méridienne de sa Tour des Vents, a un dispositif réalisé en 1580 par le même Danti. Il permet de fixer précisément la date des équinoxes et notamment celle du printemps qui détermine la date de Pâques.
C’est pourquoi, d’astucieux artisans opérant dans la Cathédrale à l’occasion de la création et de la mise en place des vitraux du triforium méridional, imaginèrent en 1875, sous la direction de Gustave Klotz, le dispositif qui est connu maintenant sous le nom de « Rayon Vert» et qui constitue « la méridienne de Strasbourg »
Ce phénomène, particulièrement spectaculaire, est produit par le soleil dont les rayons, en période d’équinoxe, passent par le pied gauche de Juda deuxième personnage de la première fenêtre de la quatrième travée (flèche rouge ci-dessous). Ancêtre du Christ et fils de Jacob, il est le fondateur d’une des douze tribus d’Israël et a donné son nom à la Judée.
Aucun écrit prouvant un acte
intentionnel de la part de ces opératifs n’a jusqu’à ce jour été découvert.
Mais le dessin du vitrail ne laisse aucun doute à ce sujet.
Le résultat du dispositif ainsi
mis en place produit l’effet présenté sur les deux photos ci-dessous :
Après avoir traversé la nef, un rayon coloré par le vitrail, produit un spot vert. Celui-ci se pose sur le Christ représenté sur l’avant du tablier de la chaire, chacun des six jours qui suivent l’équinoxe de printemps. Il en est de même chacun des six jours qui précèdent l’équinoxe d’automne. Le jour des équinoxes, le rayon vert est situé exactement sur le dais de pierre qui surplombe le Christ.
Cette position, deux jours par an, désigne les deux saisons, le printemps à 11h38 et l’automne à 12h24.
Ces manifestations sur la chaire
se produisent en fait 58 minutes avant le midi solaire local d’après les calculs
savants de Louis Tschaen. Cela s’explique ainsi :
Mettre en place un dispositif fonctionnant exactement à midi solaire local, donc à côté de Salmon, un autre personnage du triforium, s’est avéré impossible à réaliser à cause de la présence d’un des piliers de la nef. Il fut donc décidé d’avancer d’une heure le phénomène en le reportant sur Juda.
Mettre en place un dispositif fonctionnant exactement à midi solaire local, donc à côté de Salmon, un autre personnage du triforium, s’est avéré impossible à réaliser à cause de la présence d’un des piliers de la nef. Il fut donc décidé d’avancer d’une heure le phénomène en le reportant sur Juda.
On marquera, ci-dessus, la précaution que constitue le fait d'avoir
représenté Salmon faisant de la main droite un signe de dénégation, confirmant
ainsi cette impossibilité locale, et de l’avoir équipé de chaussons verts tout
comme Juda, pour souligner leur complicité dans l’opération de transfert du
rayon de l’un à l’autre personnage.
La réalisation de ce génial dispositif n’a pas coûté un centime au Maître d’Ouvrage. Elle n’était donc pas soumise à approbation. Cela explique l’absence de traces écrites dans les archives consultées.
La réalisation de ce génial dispositif n’a pas coûté un centime au Maître d’Ouvrage. Elle n’était donc pas soumise à approbation. Cela explique l’absence de traces écrites dans les archives consultées.
Une réparation de la pièce de verre qui représente ce pied
gauche, réalisée après 1950 suite à une
rupture accidentelle, a accentué l’effet spectaculaire produit tel qu’on peut
le voir de nos jours sur la chaire. Mais là non plus, pas de traces écrites de
cette réparation faite en catimini.
Dans sa forme actuelle et du point de vue esthétique, cette méridienne
de Strasbourg vaut les plus belles d’Italie que j’ai personnellement admirées,
à Bologne et à Palerme.
Rappel du contexte
Pour le rayon :
- Sa découverte date de 1972, après plusieurs années d’intenses
recherches que j’ai menées dans le cadre d’une étude intitulée « Formes et symboles utilisés dans les
arts sacrés ».
- Le phénomène attire, chaque année, de plus en plus de monde.
- La question de l’acte volontaire fait polémique car il n’y a
pas de traces écrites dans les archives consultées.
Pour
l’architecte :
Gustave Klotz, le père du Rayon Vert
- Gustave Klotz est né à Strasbourg en 1810 et y est
décédé en 1880.
- Il a été architecte de l’œuvre Notre-Dame de 1837
jusqu’à sa mort.
- On lui doit la tour de croisée du transept, dite « Tour de Klotz ».
- Pour la réflexion symbolique qui devait présider à son travail
d’architecte éclairé, il faut rappeler que Gustave Klotz était membre affilié
de la Respectable Loge Symbolique « Les
Frères Réunis » du Grand Orient de France, à l’Orient de Strasbourg.
Il figure sur le tableau de loge daté de 1841, à la page dix reproduite
ci-dessous.
(Conf. Livre Numérique Google)
Et ci-dessous
le devis du 12.11.1874 pour la réalisation des figures de la 4ème travée du triforium, dont celle de Juda, tiré de
le devis du 12.11.1874 pour la réalisation des figures de la 4ème travée du triforium, dont celle de Juda, tiré de
« Gustave Klotz 1810 – 1880
d’après ses notes, ses lettres, ses rapports »
Strasbourg 1965 –
Société nouvelle d’impression MUH-LE ROUX à Strasbourg 45, Fossé des Treize (EN
NOVEMBRE MIL NEUF CENT SOIXANTE CINQ).
Dorénavant,
en plus de la Tour de Klotz, on lui devra aussi
le « Rayon Vert de Strasbourg ».
Pour
les sceptiques, rappelons que suivant Boileau,
"Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable".
(L'art poétique, chant III)
« À Gustave Klotz, en témoignage de fraternelle
reconnaissance »
Le 23 septembre 2014 - Équinoxe d’automne
Maurice Rosart...
« ALERTE-INFO »
RAYON VERT DE LA
CATHÉDRALE DE STRASBOURG
Ce jour, le 27/01/2020,
en mettant un peu d’ordre dans mes archives, je suis tombé sur le témoignage
suivant de Jean-Marc PASCOLO, résidant au N°12, avenue des Vosges à Strasbourg.
Il est étudiant en philosophie et relate le 25/03/1988 les faits
suivants :
« Alors qu’il faisait du rangement à la Bibliothèque
Pythagore, il a eu connaissance de mes travaux sur le rayon vert. Il a pris
lui-même contact avec moi en téléphonant à Vendenheim. Il souhaite apporter les
éléments qu’il détient sur le sujet. Il pense pouvoir témoigner pour un de ses
ancêtres.
« Son grand-père, dont le père était cousin d’un certain
WALASTRE disait qu’il existe sur l’horloge astronomique de la cathédrale UN JUDA AYANT UN PIED EN TROMPE-L’ŒIL. Il serait représenté sur
une des deux peintures (gauche ou droite). Il aurait été peint pour RENVOYER AU RAYON VERT ».
Monsieur WALASTRE, compagnon tailleur de pierre a travaillé à
la restauration de la cathédrale de 1870 à 1900. Mais il n’aurait réalisé que
des petites choses.
Son père par contre, Monsieur WALASTRE lui aussi compagnon
tailleur de pierre, a travaillé à la restauration du portail principal Ouest
(statues de l’ogive) ainsi que du portail Sud. Il aurait réalisé « Salomon
et Jésus portant le globe » ainsi que « les frises ». « Son
nom est d’ailleurs gravé sur ce portail, en haut ». Il y travailla de 1840
à 1860.
La branche familiale WALASTRE de Jean-Marc PASCOLO a monté
une entreprise de construction à partir de 1925. Elle existe actuellement en
Lorraine sous le nom de FESTOR à Carling (?). « Mais les descendants
actuels de cette branche ne sont pas au courant ». À noter que Monsieur
WALASTRE aurait également évoqué auprès de J.M. PASCOLO l’existence de :
- - L’abat-voix
de la chaire
- - La
corne de Licorne, laquelle aurait « défloré la Vierge » et qui était
exposée dans la cathédrale, suspendue à une chaînette
- - Deux
points telluriques, l’un au nord, matérialisé près d’un pilier, l’autre dans le
narthex. Ce dernier, noir « mange la pierre »
- - Un
sphinx qui se trouverait dans les combles
- - L’itinéraire
initiatique ou de bizutage des jeunes compagnons. Ce chemin passait en face de
la rosace ouest, et un volet permettait de recevoir la lumière au passage
- - Un
rayon rouge qui à la Pentecôte tombait certaines années sur l’autel des
compagnons (?) »
Mis par écrit le
28/03/1988 à partir des notes prises chez J.M. PASCOLO
Le 25/03/1988 à
18h00. Signé : Maurice
ROSART
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